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25e session du Forum International de «Réalités» : Un débat sur un monde en mutation

 

Pour cette année, ce forum célèbre un jalon remarquable dans son histoire, marquant un quart de siècle de contributions essentielles au dialogue et à la compréhension, transcendant les intérêts partagés entre les rives nord et sud de la Méditerranée. Depuis ses débuts en 1998, cet événement a créé un espace de débat et d’échange entre la société civile, les leaders politiques et les intellectuels du Maghreb, de l’Europe du Nord et de l’Afrique.

La 25e session du Forum International de «Réalités», qui se tient depuis hier à Hammamet et qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui, débat sur le thème «La Tunisie face aux mutations géopolitiques à l’ère de la digitalisation». La session incite à discuter des opportunités d’un partenariat euro-méditerranéen renouvelé.

Pour cette année, ce forum célèbre un jalon remarquable dans son histoire, marquant un quart de siècle de contributions essentielles au dialogue et à la compréhension, transcendant les intérêts partagés entre les rives nord et sud de la Méditerranée. Depuis ses débuts en 1998, cet événement a créé un espace de débat et d’échange entre la société civile, les leaders politiques et les intellectuels du Maghreb, de l’Europe du Nord et de l’Afrique.

La résilience face aux obstacles

Le président du Forum, Taieb Zahar, a mis en évidence le rôle vital de l’Europe dans un contexte géopolitique marqué par l’incertitude, les défis et les menaces, tout en soulignant que la Tunisie se trouve au centre de ces évolutions, notamment en tant que régulateur des flux migratoires vers l’Europe.

«Les relations entre l’Europe et la Tunisie doivent être fondées sur l’équité et la prise en compte des besoins du pays, notamment sa lutte contre la crise provoquée par la pandémie du Covid-19 et les défis d’une sécheresse prolongée. Tout en cherchant à diversifier ses partenariats, la Tunisie reste attachée à son partenariat traditionnel avec l’Europe», a-t-il indiqué.

Sur un autre plan, Zahar a précisé que la question migratoire reste un défi géostratégique majeur, nécessitant une gestion équilibrée et des solutions globales pour une émigration planifiée. La Tunisie pourrait devenir une plateforme pour former une main-d’œuvre qualifiée dont l’Europe a besoin. Le forum offre une occasion précieuse pour discuter de ces enjeux.

La digitalisation, le pouls du développement

Zahar a, également, précisé que la digitalisation est un moteur essentiel du développement en Tunisie. A cet égard, les thèmes abordés lors de cette édition mettent en lumière des questions, telles que la transformation numérique, la finance numérique, l’industrie 4.0, et la fuite des cerveaux. Ces sujets revêtent une importance cruciale pour l’avenir du pays et de la région euro-méditerranéenne. Le partenariat stratégique euro-méditerranéen doit évoluer dans un climat de respect mutuel et d’équité.

Sur un autre plan, Zahar n’a pas manqué de rappeler que cette édition se tient dans un contexte géopolitique très particulier. Un contexte marqué par la violence, les agressions, les guerres et l’atteinte aux plus simples droits humains.

«Ce qui se passe actuellement en terre palestinienne et la politique condamnable d’extermination quasi-collective adoptée par Israël à Gaza retiennent l’attention du monde entier. Ce qui s’est passé au soir du mardi 17 octobre restera gravé dans la mémoire collective du monde entier. C’était l’horreur dans toute sa brutalité qui s’est abattue sur Gaza où des centaines de victimes civiles, en majorité des enfants, qui pensaient trouver un abri au sein d’un hôpital, ont été balayés par deux missiles israéliens… Paix à l’âme des martyrs de cette infâme agression».

Pour un voisinage plus stable et prospère

Pour sa part, Marcus Cornaro, ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie, a souligné l’importance du forum dans le contexte des relations entre l’Europe et la Tunisie. Ce dernier a rappelé les paroles de la présidente de la Commission européenne, Ursula Van der Leyen, sur l’importance de renforcer la coopération avec les partenaires stratégiques en ces temps d’incertitudes géopolitiques. Il a aussi mentionné que le forum se tient à un moment crucial, en raison des récents affrontements à Gaza, qui pourraient avoir un impact significatif sur la région méditerranéenne.

Marcus Cornaro a aussi souligné l’engagement de l’Union européenne envers le peuple palestinien et a mentionné l’augmentation de l’aide humanitaire pour Gaza. En ce qui concerne les relations euro-méditerranéennes, il a évoqué l’importance d’un voisinage plus stable et prospère, en particulier dans un contexte de conflits et de changements géostratégiques mondiaux.

Il a mis en avant l’importance des bonnes relations bilatérales avec la Tunisie, soulignant que l’Union européenne était un partenaire de longue date et fiable. Il a, par ailleurs, mentionné l’importance de promouvoir les principes démocratiques et les droits de l’Homme. Marcus Cornaro a évoqué la signature récente d’un mémorandum d’entente avec la Tunisie, qui englobe plusieurs piliers, y compris la migration, le développement socioéconomique, et la modernisation des relations commerciales et d’investissement. Il a souligné l’importance de gérer la question de la migration de manière équilibrée et globale, en mettant en avant les programmes visant à promouvoir la mobilité des jeunes et l’employabilité.

L’ambassadeur a, d’autre part, abordé la coopération économique et scientifique entre l’UE et la Tunisie, ainsi que les efforts visant à soutenir la digitalisation du pays. En ce qui concerne les réformes, Marcus Cornaro a encouragé la Tunisie à les mettre en œuvre pour surmonter ses difficultés économiques et promouvoir la prospérité à long terme.

Un projet euro-méditerranéen ambitieux

De son côté, Senen Florensa, président IEMed Espagne, a souligné que cette 25e session du Forum International de «Réalités» se consacre à l’analyse de l’évolution du partenariat stratégique euro-méditerranéen, dans le but de renforcer la paix, la sécurité, la compréhension mutuelle et la coopération au sein de la région méditerranéenne. Cependant, un regard critique sur les résultats des partenariats antérieurs, tels que le pacte de Barcelone, révèle une insatisfaction profonde, principalement attribuable à une assistance financière insuffisante et à l’absence des réformes économiques et institutionnelles nécessaires dans les pays partenaires du Sud.

D’après Florensa, l’instabilité géopolitique régionale, exacerbée par les conflits persistants au Moyen-Orient, souligne l’importance cruciale de renforcer la stabilité et de poursuivre inlassablement une paix durable. Dans cette perspective, l’Union européenne demeure un allié solide pour la Tunisie, engagé dans la promotion des réformes, de la démocratie et du respect des droits de l’Homme.

Le partenariat euro-méditerranéen est un projet historique qui vise à rapprocher économiquement la Tunisie ainsi que les pays du sud et de l’est de la Méditerranée du niveau européen. Cependant, la réussite de ce projet repose sur la nécessité impérieuse de mettre en place des réformes économiques et institutionnelles qui cadrent avec les principes de liberté, de démocratie et de respect des droits de l’Homme.

«Il est essentiel de surmonter des obstacles considérables, notamment les barrières tarifaires et non tarifaires, les difficultés des entreprises publiques en situation déficitaire et la modernisation insuffisante des systèmes financiers. Néanmoins, malgré ces défis, le 25e Forum International de Réalités s’engage à poursuivre sa mission, consistant à encourager la coopération euro-méditerranéenne en vue de contribuer à la paix et à la prospérité de la région», a-t-il affirmé.

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